Coup double pour Double Vitrage

Deux hommes, un duo. Deux joueurs, une équipe. Deux virtuoses, un chef d’œuvre.

Raphael Bonzi et Lucas Sorin, les deux lamelles saillantes du Team Double Vitrage.

En arrivant sur le lieu de l’arène, leurs larges sacs de sport attiraient déjà tous les regards et concentraient toutes les interrogations. Pourtant, il était évident que nous avions affaire à des experts. Leur sérénité cachait les multiples détails de leur minutieuse préparation. En effet, ils avaient prêté une attention toute particulière aux gains marginaux, clés de la réussite au haut-niveau. Leur professionnalité a nettement contrasté avec l’amateurisme de leurs adversaires, englués dans une absence totale d’entrainement préalable. De la tenue d’échauffement aux claquettes-chaussettes en passant par les poignets éponges, les deux champions ont démontré qu’une partie du match se jouait déjà avant l’évènement.

Lorsque l’hymne officiel de la Ligue des Champions a retentit, leurs regards en disaient déjà long sur leur détermination. Le Team Double Vitrage était galvanisé par le morceau composé par Tony Britten et exalté par un public en transe venu en masse pour assister au récital des maestros. Rien ne pouvait arriver aux deux compères. Malgré l’écrasante pression qui pesait sur leurs épaules, les deux hommes n’ont jamais faibli. Leur première rencontre n’a été qu’une mise en bouche, au regard de l’immense différence de niveau qui séparait les deux équipes. 10-2 en une dizaine de minutes, les deux cracks pouvaient déjà se concentrer sur la manche suivante, ultime barrière sectionnant l’autoroute du succès.

Aux alentours de 12h50, le moment fatidique arriva enfin. Des années de travail acharné allaient être mises à l’épreuve en quelques minutes. La récompense ou la déception, telles étaient les deux issues qui s’offraient au Team Double Vitrage. Pourtant, aucune marque d’anxiété n’apparut sur le visage des deux conquérants. Il n’y eut de signe de stress. Il n’y eut de déclarations peu assurées. Il n’y eut de mouvement de panique. Non, rien de tout cela, seulement calme et concentration. Leurs nerfs étaient solides, leurs poignets brulaient, leur vue était fixée sur le rectangle d’herbe. La foule sentit l’importance des quelques secondes suivant le coup d’envoi, et elle stimula avec une puissante ardeur les deux héros du jour. L’enceinte se remplissait encore et encerclait désormais le terrain, de façon à ce que les deux virtuoses soient placés dans une atmosphère éruptive.

Et ils ne furent pas décevants. Loin de là, leur entame prudente leur permit de prendre peu à peu un ascendant psychologique sur leurs concurrents, qui se traduisit par une accentuation de la fréquence des buts en leur faveur. Le score défilait en faveur des deux maîtres, au cours d’un affrontement de très haut niveau, où les techniques compliquées étaient devenues banales et où les combinaisons alambiquées étaient devenues habituelles. Il y eut bien un moment de flottement à la mi-match, où le besoin d’une mi-temps se fit ressentir pour Raphael, mais le Team Double Vitrage a su profiter de ce léger temps faible pour récupérer et attaquer de plus belle. Les dernières minutes de cette somptueuse finale tournèrent au massacre, le bruit sec de la balle sur le fer devint une mélodie répétitive. Les hurlements de la foule étaient libérés en fréquence.

Alors, quand fut venue l’heure de la balle de match, les hola s’enchainèrent pour représenter la vague du succès défilant sur le stade, qui allait bientôt submerger les deux vedettes. Ce fut le souffle court, le cœur battant et le regard figé que nous avons assisté à ces derniers moments. Chaque occasion était l’opportunité d’une consécration. Et enfin, la délivrance arriva. 10-1 ! Ils l’avaient fait ! lls étaient champions ! Champions du lycée François Mauriac, champions de l’Entre deux Mers ! La foule en délire saluait leur performance exceptionnelle ! Elle les applaudit vivement lorsque les deux virtuoses eurent l’occasion de soulever fièrement la coupe aux grandes oreilles, symbolisant leur règne souverain sur le baby-foot girondin. Et comme leur récompense ne s’arrête pas à ce prix symbolique, la route du succès les mènera à Marmande au début du mois de juillet.

Jean-Guillaume Langrognet, depuis le chaudron de la MDL